L’enseigne spécialisée, implantée en Belgique en France, au Luxembourg et en Suisse, a déposé ce jour une requête en réorganisation judiciaire auprès du tribunal d’entreprise de Mons, visant à protéger sa continuité face à ses créanciers.
L'entreprise, durement touchée par la crise sanitaire, se voit contrainte de demander une protection contre ses créanciers. Cette demande concerne les sociétés Maxi Toys Belgium S.A, Logitoys S.A. et Bart Smit Speelgoedpaleizen België NV. Lors d’un Comité social et économique extraordinaire de Maxi Toys France, la société consultera les représentants du personnel sur le projet de lancer la même procédure pour les magasins français, les points de vente situés en Suisse et au Luxembourg n’étant pas concernés par cette procédure. La réorganisation judiciaire lui offrirait ainsi la possibilité de se protéger contre ses créanciers tout en permettant de trouver un nouvel investisseur.
« Je suis extrêmement peiné d’avoir à prendre une telle décision, précise Alain Hellebaut, CEO de Maxi Toys. Cette procédure judiciaire vise avant tout à sauver des emplois pour assurer un avenir au plus grand nombre de nos 1.200 collaborateurs. Les magasins sont fermés depuis sept semaines et les ventes sur Internet n’ont que très peu compensé les fermetures. Entre le 14 mars et le 11 mai, l’enseigne devrait avoir perdu 30 M€ de CA, soit une baisse de 93 % par rapport à la même période l’an dernier. Je ne remets pas en cause les mesures prises par le gouvernement, car la santé de nos clients et de nos collaborateurs passe avant tout. En Belgique, nous avions même décidé de fermer nos magasins avant même que le gouvernement ne rende cette mesure obligatoire. »
Un chemin semé d’embûches
L’entreprise projette donc de lancer cette procédure pour ses magasins français, une requête qui ne pourrait aboutir qu’après avis du Comité social et économique qui se tiendra le 11 mai prochain. Objectif : profiter du temps de la procédure pour trouver un ou plusieurs nouveaux investisseurs.
Un ultime défi pour Maxi Toys qui a dû en relever un certain nombre au cours de ces dernières années… En effet, depuis le lancement du processus de vente par la holding Blokker en mai 2017, l’enseigne a connu plusieurs actionnaires différents. Green Swan, qui a racheté la société en janvier 2019, mais qui ne pouvait pas remplir ses engagements financiers, puis Mirage Group depuis septembre 2019. Des changements successifs qui ont fragilisé l’équilibre financier et les résultats l’an passé, d’autant que le groupe avait racheté, en février 2019, Bart Smit Speelgoedpaleizen, une entreprise déjà fortement déficitaire. « Pour toutes ces raisons, nous n'avons pas réussi à contrôler le fonctionnement et les processus de la société au cours des derniers mois et, par conséquent, les résultats pour 2019 ont encore baissé, explique Alain Hellebaut. Nous constatons également qu’au vu des circonstances actuelles, il est extrêmement difficile et complexe d'obtenir le financement nécessaire pour un fonds de roulement malgré les mesures de soutien annoncées. »
Les 200 magasins de l’enseigne en Belgique, en France, en Suisse et au Luxembourg rouvriront leurs portes le 11 mai prochain dans le respect des normes sanitaires requises, sauf décision contraire du Conseil de sécurité belge et du gouvernement français. « L'objectif est désormais de nous concentrer sur l’avenir de Maxi Toys, conclut Alain Hellebaut. Dès l’approbation par le tribunal de notre demande en réorganisation, nous allons tout mettre en œuvre afin de trouver un nouvel investisseur et de sauvegarder un maximum d’emplois. Ensemble, nous pourrons alors définir une stratégie pour l’avenir du groupe. Je reste convaincu qu’il y a un avenir pour le magasin physique, à condition qu'une stratégie omni-canal performante soit correctement mise en place. Cette dernière devra être soutenue par un financement structurel et une excellente coopération avec les fournisseurs sachant développer et mettre en œuvre une stratégie claire de distribution dans laquelle la supply chain et la différenciation joueront un rôle crucial. »