Par le biais de ses représentants (FJP(1), FCJPE(2) et ACFJF(3)), la filière alerte le Gouvernement sur l’importance des jeux et jouets pour le bien-être des enfants dans cette période si particulière. Elle rappelle également le préjudice très sensible des mesures sanitaires en cette période de Pâques, deuxième pic annuel de ventes après Noël.
Les jouets sont tout autant essentiels au développement de l’enfant, à son acquisition de compétences cognitives, physiques, émotionnelles et sociales, que les livres, disques ou autres produits culturels :
- Les jeux d’extérieurs permettent aux enfants de développer leur motricité et de pratiquer une activité physique, alors que les activités sportives extrascolaires en intérieur sont interdites actuellement.
- Les jeux d’imitation, jeux d’action et accessoires leur permettent de s’inventer des histoires, de faire « comme les grands » et d’imiter le monde qui les entoure, ce qui participe au développement de leur personnalité.
- Les jeux de société et puzzles développent leurs capacités sociales, renforcent les liens familiaux (parents/enfants, frères/sœurs) et leur apprennent le plaisir d’être avec les autres.
- Les jeux de construction accroissent leur développement cognitif, leur coordination, leur motricité et leur créativité.
- Les figurines, poupées et peluches leur permettent d’interpeller leur imaginaire et jouent le rôle principal de leurs histoires, souvent inspirées de leur vie réelle. Cela leur permet d’évacuer leurs émotions et leurs craintes.
Dans les moments difficiles, comme en période de confinement, le jeu peut devenir un refuge pour l’enfant. Le jouet joue alors un rôle émotionnel lui permettant de se confier et d’évacuer ses troubles. Il extériorise ses craintes et accepte plus facilement la réalité. « C’est parce qu’il est associé au plaisir que le jeu se révèle être le moyen d’apprentissage le plus performant, souligne Jean-Luc Aubert, psychologue spécialiste de l’enfant et de la famille. C’est le premier fabricant des matériaux de l’intelligence. »
Pâques, l’autre saison du jouet
Les trois semaines précédant Pâques sont traditionnellement un moment clé pour le secteur. En 2019, elles avaient ainsi représenté 21 % du total des ventes du premier quadrimestre(4). Cette même année 2019, 66 % des parents avaient offert au moins un jouet à leurs enfants(5) à l’occasion de Pâques. « Les fermetures du 30 octobre au 1er décembre, juste avant les fêtes de Noël, avaient occasionné une perte de 257 M€ qui n’avait pu être rattrapée en décembre, rappelle Florent Leroux, président de la FJP. La fermeture actuelle des magasins spécialisés et des rayons jeux et jouets met à mal le secteur, déjà très éprouvé par le deuxième confinement de novembre 2020. » Notamment les fabricants de jeux et jouets de plein air qui ont déjà livré leurs commandes auprès des magasins physiques, et tous les fournisseurs de produits spécifiquement créés pour Pâques. D’autant que les régions concernées par les récentes restrictions sanitaires sont particulièrement importantes puisqu’à elles seules, l’Ile-de-France et les Hauts de France pèsent 42 % des achats de jeux et jouets en amont et pendant Pâques.
Pourquoi pas nous ?
A Pâques, les parents privilégient les achats en magasin plutôt que sur Internet. En 2019, 70 % des achats ont été réalisés dans des points de vente physiques, spécialisés ou généralistes ; les premiers représentant même 46 % des achats effectués durant ces trois semaines.
La filière est d’autant plus surprise par l’interdiction d’ouvrir faite aux magasins de jeux et jouets que des enseignes des secteurs de la culture et du divertissement, comme les libraires, disquaires et boutiques spécialisées dans les jeux vidéo peuvent, eux, rester ouverts. L’ensemble de la filière demande donc au Gouvernement de revoir sa position afin que le secteur soit traité de manière équitable par rapport à ceux dont il se rapproche.
La filière rappelle également son attachement unanime à la préservation de la santé des Français et salue la mobilisation du Gouvernement pour soutenir l’économie nationale. « Considérer la situation des commerces au cas par cas, pour mieux adapter les dispositifs aux contraintes et besoins de chacun, est une bonne chose, constatent Philippe Gueydon et Romain Mulliez, co-présidents de la FCJPE. Avoir pris en considération la nécessité, pour un certain nombre d’entre eux, de rester ouvert pour Pâques, était indispensable. Aussi, nous demandons que cela puisse également être le cas des magasins de jeux et jouets, bien évidemment dans le plus strict respect des consignes sanitaires. »
Au vu de l’importance des prochaines semaines pour le secteur, d’une part, et du jeu dans le développement de l’enfant, d’autre part, la filière demande donc la réouverture des magasins spécialisés et des rayons jeux et jouets a minima jusqu’à Pâques ; ainsi que la reconnaissance et une meilleure prise en compte du rôle essentiel des jeux et jouets dans les futures décisions du Gouvernement.
(1) Fédération française des industries Jouet-Puériculture (75 entreprises françaises et filiales françaises de groupes internationaux).
(2) Fédération des commerces spécialistes des Jouets et Produits de l’enfant (2.000 magasins spécialisés en France).
(3) Association des créateurs fabricants de jouets français (70 marques de jeux et jouets français)
(4) Du 1er au 21 avril 2019.
(5) Tous âges confondus entre 0 et 10 ans.
