Histoire de collection ! 1/3, c’est la proportion d’enfants âgés de 7 à 10 ans qui font une collection(*).
A l’heure des bilans 2018 où les intervenants de la filière des jeux et jouets analysent et commentent le recul de 5 % du marché – combinaison d’une régression de la natalité « que l’on avait peut-être oubliée », de la restructuration du commerce spécialisé « que l’on savait », des perturbations liées aux actions des Gilets Jaunes « que l’on ne pouvait anticiper », du succès de la Nintendo Switch « dont on aurait dû se méfier », et d’un marché de la licence moindrement dynamique « faute d’actualité porteuse » – , posons un regard sur les nouvelles collections à venir. Car, parmi les performances de l’année écoulée, force est de constater un engouement marqué pour « les jouets à collectionner », poupées L.O.L Surprise ! et toupies Beyblade en tête, en parallèle des cartes Pokémon et des vignettes Panini, année Coupe du monde oblige. Du coup, gageons qu’au sein de nombreuses collections, les nouvelles offres de « collectibles » seront légion en 2019.
Mais, au fait, pourquoi ça marche ? Quand on parle de collection, qu’est-ce que cela signifie pour les enfants ? Que collectionnent-ils et pourquoi ?
Un vaste sujet sur lequel Junior City s’est posé avec les enfants et leurs parents.
Frénésie, excitation et émotion à l’ouverture de sachets mystère, petits prix, achats répétitifs sans occasions particulières, argent de poche, commerce de proximité, échanges et donc introduction dans la cour de récré, série limitée et rareté, peur de la pénurie, affirmation de soi à travers l’accumulation et la possession, apprentissage de la patience, organisation du classement, fierté d’exposer et de faire voir son butin amassé, plaisir de la recherche et satisfaction de la trouvaille, nouveautés arrivant sur le marché de manière cadencée, partage d’une passion (souvent éphémère) avec ses pairs, nombre de personnages différents dans des postures différentes… Autant d’éléments contribuant à l’attrait pour le collectionnable de la part des enfants, notamment dans la tranche d’âge de l’école primaire. En effet, si entre 1/4 et 1/3 des 4-14 ans ont l’habitude de réaliser au moins une collection(*), c’est de l’ordre du 1/3 (32 %) parmi les 7-10 ans, avec deux fois plus de garçons (43 % vs 22 % de filles).
Et, pour eux, une collection ça peut aller de quelques pièces à plusieurs centaines. Des nombres qui varient, bien évidemment, en fonction de l’âge et du type de collection, 68 s’imposant comme la moyenne relevée, avec une médiane située à 20 ; étant entendu que, chez les enfants, on parle de collection à partir de 10 unités en moyenne. En dehors de l’originalité même des nouveaux concepts annoncés, voici quelques clés permettant de mesurer si toutes les conditions sont réunies pour espérer rencontrer le succès auprès des enfants… En gardant présent à l’esprit que « trop de collections… Nuit à la collection ! »
(*) Baromètre des Familles Junior City. Etude menée à l’automne 2018 auprès de 1.010 familles avec enfants de 7 à 14 ans selon la méthode CAWI (Computer Assisted Web Interviews) sur leurs centres d’intérêt et leurs habitudes de consommation.