NPD anticipe un chiffre d’affaires additionnel de 45 M€ réalisé grâce aux ventes de vignettes, de jouets, de maillots, de chaussures et autres ballons en France, à l’occasion de la Coupe du monde de football. La fréquentation des bars devrait croître de 20 % les soirs de match.
Bien en amont du coup d’envoi, la compétition avait déjà démarré dans les cours de récréation : le paquet de cartes Panini FIFA Moscou 2018 était ainsi le jouet le plus vendu en France sur la 3e semaine de mai avec 400.000 paquets écoulés, tous formats confondus. Les cartes Panini étaient également dans le Top 5 des ventes au Royaume-Uni, en Belgique et en Espagne, et dans le Top 20 en Allemagne. « Les ventes de jouets liés à la Coupe du monde de football en Russie allaient crescendo au fur et à mesure que la compétition approchait, explique Frédérique Tutt, expert Monde du marché du jouet chez NPD. Et, sur la base de l’expérience de l’Euro 2016, le phénomène devrait connaître son point culminant au bout de deux semaines de compétition. »
Lors de la dernière Coupe du monde de 2014, les ventes de jouets liées au football avaient avoisiné les 14 M€. Record battu pendant l’Euro 2016 avec plus de 2 millions et demi de jouets, paquets de cartes et vignettes vendus pour un chiffre d’affaires dépassant les 20 M€. Il est vrai que la France était alors le pays d’accueil et s’était maintenue dans la compétition jusqu’à la finale. « Si l’on compare les chiffres de ventes des années de compétition des années sans, il n’y a aucune équivoque, souligne Frédérique Tutt : un Euro ou un Mondial de football rapportent entre 10 et 14 M€ supplémentaires à l’industrie du jouet. »
Une aubaine pour les bars et les pubs
Lors de l’Euro de juin 2016, les pubs, bars et même certaines brasseries avaient bien profité de l’engouement des supporters qui avaient suivi la France jusqu’en finale contre le Portugal. Alors que la consommation du soir (part du total des visites effectuée le soir) ne représente, en général, que 20 % des visites des brasseries, l’indicateur avait bondi de cinq points en juin 2016 pour atteindre 25 % des visites. Ces dernières avaient bénéficié de l’affluence de la population masculine, en particulier, représentant les deux tiers des visiteurs le soir contre 52 % lors des périodes « normales ». L’Euro avait également boosté la fréquentation des plus de 55 ans dans les brasseries les soirs de matchs (40 % des visites pendant les matchs contre un tiers des visites en temps normal). Quant aux cafés/bars et pubs, l’Euro s’était soldé pour ces établissements par une affluence des jeunes (surtout des 18-35 ans) qui ont représenté 25 % des visites sur la période de l’Euro, contre 18 % habituellement.
Et le sport dans tout ça ?
NPD estime que la Coupe du monde de football apporte un point de croissance supplémentaire au marché du sport par rapport à une année sans tournoi mondial. Le Mondial 2018 devrait donc contribuer à faire croître l’ensemble du marché du sport de 1 %, soit une contribution de l’ordre de plus de 560 M€ sur l’ensemble des cinq plus gros pays européens.
L’effet Mondial est particulièrement perceptible sur les ventes de certains articles comme les maillots de football. Lors de la dernière coupe de Monde en 2014, NPD avait mesuré une croissance de 9 % des ventes de maillots par rapport à 2013 en moyenne sur les cinq grands pays européens (France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie et Espagne), et un pic de + 29 % sur les six premiers mois de l’année. Même observation pour les ventes de ballons, le modèle « Mondial » étant traditionnellement lancé lors du Noël précédant la compétition (+ 30 % sur les ventes de ballons de football enregistrées en France en décembre 2017, et croissance anticipée de 50 % sur les ventes en juin 2018).
L’effet de la compétition en France (basé sur les chiffres de 2016)
Type de produit | Evolution du CA constaté sur l’Euro 2016 vs année 2015 sans compétition |
Cartes à collectionner | + 74 % |
Jouets de sport | + 3 % |
Maillots de football | + 16 % |
Chaussures de football | + 3 % |
Ballons (estimation) | + 25 % |