A J – 7 de la remise des offres pour la reprise des actifs de La Grande Récré, Philippe Gueydon revient sur les raisons ayant amené King Jouet à se positionner sur le dossier.
« Le projet que nous portons sur La Grande Récré est à mettre en perspective du marché tel qu’il se présente aujourd’hui, annonce Philippe Gueydon, directeur général de King Jouet. C’est-à-dire dans une situation de stagnation, voire de léger déclin, au sortir d’une saison négative et d’un début d’année poussif, avec une inflation des coûts qui pèse sensiblement sur nos structures et sur nos résultats. » Dans ce contexte, l’enseigne estime qu’il faut néanmoins avancer et étudier toutes les opportunités de croissance, tout en restant cependant très prudent. « Car l’important, ce n’est pas seulement d’arriver à nos fins le jour J, mais surtout de se projeter plus loin pour réussir cette transformation économique et humaine, poursuit Philippe Gueydon. L’objectif, c’est d’intégrer de manière pérenne des magasins La Grande Récré dans notre groupe, sachant que notre récente expérience avec Maxi Toys prouve notre savoir-faire en matière de retournement. Dans cette optique, et compte tenu de la situation actuelle du marché, notre offre de reprise – qui se voulait combinée avec celle d’autres acteurs – apparaît à la fois solide, lucide et responsable, et nous amène à prendre les décisions indispensables pour une enseigne dont la situation s’est lentement dégradée depuis huit ans, de même que son image aux yeux des consommateurs, selon nos propres études. C’est la raison pour laquelle nous préconisons des actions fortes et courageuses pour redresser la situation des magasins La Grande Récré, car nous n’y parviendrons pas en maintenant l’enseigne et son fonctionnement en l’état. »
Une offre cohérente et adaptée
King Jouet entend aussi profiter des performances et de la dynamique de son modèle commercial qui affiche une progression de 9 % à périmètre constant entre 2019 et 2022. « Pour mener à bien cette reprise, nous nous appuierons sur plusieurs atouts, précise Philippe Gueydon. D’abord, la qualité des emplacements des magasins La Grande Récré et la vraie culture client de ses équipes de vente ; ensuite, nos concepts de magasins de centre-ville et de périphérie que nous avons récemment adaptés et modernisés ; et, enfin, l’expérience de l’intégration réussie de l’enseigne Maxi Toys, au cours des trois dernières années, qui n’a donné lieu à aucune fermeture de magasin. »
La première offre déposée au tribunal par King Jouet tient aussi compte des moyens et des financements importants dont il faudra disposer pour remettre à niveau les points de vente La Grande Récré. Cette offre porte sur la reprise d’environ la moitié du parc de magasins qui passeront sous pavillon King Jouet pour des raisons évidentes d’efficacité au niveau du marketing et de la communication, les deux-tiers des effectifs de vente – l’enseigne voironnaise conservant notamment les plus grandes surfaces –, et un tiers des effectifs du siège. « Notre offre va forcément évoluer d’ici à la date limite de la remise des dossiers, fixée au 16 mai prochain, souligne Philippe Gueydon. Il ne s’agit pas de faire de la surenchère à tout prix, mais nous prendrons en compte tous les paramètres existants : magasins, effectifs et investissements financiers prévus, à ce stade, à 30 M€ pour la reprise de la moitié du parc de magasins ; sans oublier le stock qui est aujourd’hui garanti auprès d’un obligataire. Plutôt que de courir après la taille et la part de marché, cette opération de croissance externe nous permettra de compléter de manière cohérente notre maillage territorial sur des zones où nous sommes peu présents, comme par exemple la Région parisienne. Car notre obsession reste toujours la transformation de notre modèle commercial qui doit répondre, aujourd’hui et encore mieux demain, aux nouvelles attentes de nos clients. »
