NOEL ENFANTS ASSOCIATION APATE
En 2021, l’Agence du Don en Nature a collecté et redistribué à des personnes en situation de précarité pour près de 53 M€ de marchandises diverses, dont 7 M€ dans le secteur des jeux, des jouets et des articles de puériculture.
A l’heure de l’entrée en vigueur, depuis le 1er janvier 2022, de la loi Anti-Gaspillage pour une Economie Circulaire (AGEC) qui interdit la destruction de produits non-alimentaires invendus, les entreprises devront en priorité donner ces produits à des associations, avant de les réutiliser ou de les recycler. Or, l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) estime les invendus dans le secteur des jeux, des jouets et des articles de puériculture en sortie de magasin et d’usine à 152 M€ en 2019 (sur les 4,3 Mds€ tous secteurs confondus), ce qui représente 4,4 % du chiffre d’affaires du secteur (vs 4 % en 2014).
En effet, si certains intervenants de la filière(*) sont déjà très sensibilisées à cet objectif, l’étude de l’ADEME indique que 80 % des entreprises, notamment les TPE/PME, ne connaissent pas cette loi. La même étude observe que les secteurs des jeux et jouets, et des articles de puériculture ont recours aux dons aux associations pour écouler leurs invendus à hauteur respectivement de 46 % et 45 % (vs 21 % tous secteurs confondus). La digitalisation accélérée du secteur tend à faire baisser les gisements d’invendus et la voie des dons s’inscrit dans une dynamique stable dans les 5 à 10 ans. De plus, contrairement aux autres secteurs, le marché des jeux et jouets est soumis à une réglementation jugée peu favorable et une fiscalité peu incitative.
S’inscrire dans une économie circulaire
Dans le « Guide sur le don », publié en décembre dernier, qu’elle a coréalisé avec l’Institut national de l’économie circulaire (INEC), l’Agence du Don en Nature montre que l’interdiction de la destruction d’invendus et la valorisation du don dans le traitement de ces derniers est un premier pas vers une gestion plus raisonnée et une redistribution plus équitable des biens produits. Par ces dispositions, la loi AGEC permet de dépasser la notion de charité inhérente au don et le reconnaît légalement comme l’un des mécanismes s’inscrivant dans une économie circulaire.
Il est intéressant de mettre en perspective cette loi avec l’étude menée conjointement, en novembre, par la Fondation Jean-Jaurès, l’IFOP et L’Agence du Don en Nature, puisque celle-ci montre que les personnes en situation de précarité attachent de l’importance à l’accès à des produits neufs. Pour eux, il s’agit d’« avoir une consommation comme les autres » (+ 10 % par rapport à la moyenne nationale) et de « consommer de manière digne » (+ 10 % également).
(*) Fnac, Cultura, Megableu, Maped, Iello, Dujardin, Corolle, Playmobil, Asmodée, WDK Groupe Partner, Cartamundi, Stokomani, Jadeo, SEPP, Cadeau Maestro, Gigamic.